Depuis quelques années, on ne jure que par eux : les aliments antioxydants. Ils préserveraient l’immunité, nous conserveraient en bonne santé et nous permettraient d’afficher une mine radieuse. Mais au juste, l’alimentation peut-elle vraiment préserver notre peau du vieillissement ? Et surtout, ou trouver ces fameuses substances antioxydantes ?
Petit tour d’horizon de l’alimentation anti-oxydation.
Quels sont les effets de l’alimentation sur la peau ?
Il n’est aujourd’hui plus à démontrer que l’alimentation a un impact direct notre l’état de santé. In extenso, le contenu de notre assiette impacte également la qualité de notre peau, au même titre qu’il influence la vitalité d’autres organes. Ainsi, un bol alimentaire carencé, la consommation de substances allergisantes ou l’excès d’aliments pro-inflammatoires peut engendrer des problèmes de peau.
On peut ainsi citer quelques exemples pour en faire la démonstration :
- Le scorbut, carence en vitamine C, engendre une dégradation cutanée. La peau devient sèche et épaisse (hyperkératose), le cuir chevelu est fragilisé si bien que les cheveux tombent…
- La pellagre, carence en vitamine B3 et tryptophane, se reconnait entre autres à ses symptômes cutanés. Elle se manifeste en effet par une dermatite bien particulière, avec forte desquamation, et érythème des segments de peau exposés à la lumière du soleil.
- Une carence en zinc peut par exemple engendrer une acrodermatite entéropathique, une maladie qui se traduit par l’éruption de pustules autour des orifices (bouche, narines), des mains et des plantes des pieds et une détérioration des phanères (perte des ongles et des cheveux).
- L’anémie ferriprive se caractérise par une pâleur, une froideur de la peau, des ongles cassants.
- La consommation de produits laitiers non-fermentés (typiquement, le lait) peut, par son influence sur les hormones sexuelles et de croissance, accroître l’inflammation d’une acné préexistante.
- L’intolérance au gluten peut causer une affection cutanée appelée dermatite herpétiforme (apparition de papules vésiculaires, particulièrement au niveau des extrémités). Le régime sans gluten peut en outre améliorer certaines maladies de peau, telles que le psoriasis ou l’urticaire chronique.
Ces exemples, sont, bien entendu, extrêmes. Mais ils montrent bien que la nutrition peut jouer un rôle sur la santé, la beauté et le fonctionnement optimal de la peau.
Pourquoi privilégier des aliments riches en antioxydants ?
Avant de répondre à cette question, il est nécessaire de comprendre comment fonctionne la chimie du corps humain.
1- Qu’est-ce qu’un antioxydant ?
Il s’agit d’une molécule qui ralentit ou empêche l’oxydation d’autres substances chimiques. Concrètement, dans le corps humain, certaines substances agissent comme des agents oxydants; on pense bien évidemment aux radicaux libres (des espèces réactives de l’oxygène), qui sont des molécules instables et très réactives. Or ces radicaux libres sont toxiques pour l’intégrité des cellules. Ainsi ils peuvent endommager certains composants cellulaires, comme l’ADN, les lipides ou les protéines. L’antioxydant est capable d’arrêter l’oxydation, en réduisant le nombre de radicaux libres dans le corps, et en annihilant leur action oxydative. Pour faire simple : les antioxydants sont des boucliers pour les cellules (y compris celles de la peau) !
2- Quels sont les effets de l’oxydation ?
En soi, l’oxydation n’est pas dangereuse, elle est même nécessaire à la vie. Mais en excès, elle engendre un stress (le fameux stress oxydatif) qui, in fine, a des répercussions sur la santé, puisque la chimie du corps est déséquilibrée (excès de radicaux libres) et les cellules en danger. Les répercussions du stress oxydatif sont nombreuses : fatigue et baisse de l’immunité, problèmes de vue, maladies de la peau (vieillissement prématuré, rides, acné, cancer), atteinte du système nerveux et du système cardiovasculaire, dommages articulaires et musculaires… Les conséquences sont multiples, puisque les radicaux libres peuvent atteindre toutes les cellules du corps.
3- Comment freiner l’oxydation ?
On peut jouer sur deux leviers, pour neutraliser l’oxydation : éviter les sources de radicaux libres et/ou augmenter la quantité d’antioxydants de l’organisme. Et l’alimentation a un grand rôle à jouer ici, puisqu’on sait aujourd’hui que certains aliments favorisent l’oxydation, tandis que d’autres contiennent des substances antioxydantes. Aussi, pour préserver sa peau, et s’assurer qu’elle reste plus jeune, plus longtemps, il faut se pencher sur ce que l’on met dans son assiette ! À préciser enfin que notre organisme est capable de produire lui-même des antioxydants, à partir de certains aliments (par exemple la cystéine, un acide aminé présent dans la levure de bière ou les alliacées, qui permet la synthèse de l’acide alpha-lipoïque).
Quels sont les aliments antioxydants à privilégier ?
Maintenant que vous savez l’influence de l’alimentation sur la peau, et avez compris l’intérêt de consommer des antioxydants, voici une petite liste des meilleurs aliments anti-oxydation !
Les sources de bêta-carotène (provitamine A) :
C’est le plus connu des carotènes, et c’est lui qui confère aux aliments leur coloration orangée. On le retrouve principalement dans la carotte, la patate douce, l’abricot ou encore la courge.
Les aliments riches en acide ascorbique (vitamine C) :
La plus célèbre des vitamines, qui est non seulement antioxydante, mais participe également à la synthèse du collagène. On la retrouve dans les agrumes, le kiwi, le poivron, la goyave, les baies, mais aussi toutes les salades sauvages et herbes aromatiques.
Les aliments contenant du tocophérol (vitamine E) :
La vitamine E permet de neutraliser l’oxydation des acides gras. Elle est notamment présente dans les huiles végétales naturelles (tournesol, olive, argan, arachide…), dans le germe de blé et, dans une moindre quantité, dans l’avocat, les amandes, les céréales brutes et les poissons gras.
Les sources de polyphénols : les polyphénols sont des molécules particulières, présentes essentiellement dans le règne végétal. Leur rôle antioxydant est de plus en plus étudié par la science.
Il en existe de multiples : les phénols simples, les coumarines, les flavonoïdes, les tanins ou encore les anthocyanes. Typiquement on retrouve des polyphénols dans le thé, le café, le raisin, le cacao, les baies.
Les aliments contenant du lycopène (provitamine A) : voici un autre pigment naturel aux vertus antioxydantes. C’est lui qui confère à certains aliments leur couleur rouge. Il se trouve donc dans la tomate, la pastèque, la papaye, le chou rouge, la grenade ou certaine baies comme la canneberge, la fraise, la baie goji.
Les sources de glutathion : une substance antioxydante moins connue, mais très actifs au niveau des cellules. Elle est plus assimilable par l’organisme si elle est associée à la vitamine C. On retrouve du glutathion dans certains fruits comme les agrumes, la pomme, la pêche, le melon ou la banane, mais aussi dans certains légumes comme les crucifères (brocoli, chou, navet, rutabaga) et les épinards. On en trouve également dans la levure de bière.
Et ceux à éviter ?
Parmi les aliments pro-inflammatoires, et donc sources d’oxydation, on citera :
- Tous les aliments cuits à haute température, car ce mode de cuisson favorise la formation d’AGE (Advanced Glycation End), hautement nocifs. On citera les fritures (chips, beignets, frites), les viandes longuement rôties, le barbecue, les aliments grillés.
- Les aliments contaminés, tant par les pesticides que par d’autres polluants. On pense bien évidemment à tous les végétaux traités (on préfèrera le bio ou alors on lavera et pèlera), mais également les viandes et poissons issus d’élevages intensifs ou pêchés en eaux très polluées.
- Les aliments causant de l’inflammation ou une glycation excessive, comme les glucides raffinés (pain blanc, pâtes blanches, biscuits), les sodas, les graisses saturées, la viande transformée, les sucreries, les aliments riches en graisse animale, le fast-food…