À l’heure des réseaux sociaux, et des injonctions à une « peau zéro défaut », difficile d’accepter ses pores visibles, son teint brouillé et ses brillances. La peau grasse est le complexe de nombreuses personnes. On la croit phénomène lié à la puberté (80% des adolescents sont dotés d’une peau à tendance grasse), mais pour certains, elle perdure au-delà de « l’âge ingrat ». Pour tout savoir à propos de la peau grasse et surtout, comment bien la traiter, lisez ce qui suit.
Qu’est-ce qu’une peau grasse ?
Il s’agit d’un type de peau se caractérisant par une hyperséborrhée, c’est-à-dire une sécrétion particulièrement importante de sébum. Cette dernière est physiologique, c’est-à-dire qu’elle existe par elle-même, résultat du fonctionnement naturel de l’organisme.
1- Zoom sur le sébum
Le sébum, sécrétion naturelle du corps (issu des glandes sébacées, au niveau du derme), est une substance fluide, légèrement cireuse, composée d’acides gras. Il remplit des fonctions essentielles à la bonne santé des phanères :
- Il entre, avec la sueur, dans la composition du film hydrolipidique. Ce dernier confère à la peau une certaine imperméabilité et ainsi, limite sa perte hydrique. Le film hydrolipidique contribue également au maintien de la souplesse de l’épiderme.
- Le sébum joue aussi un rôle immunitaire : son pH, légèrement acide, permet la destruction de certains microbes.
- Il intervient dans la bonne lubrification des poils et cheveux, afin que ces derniers soient plus résistants.
- Enfin, le sébum maintient la bonne santé du microbiote cutané : certaines « bonnes » bactéries s’en nourrissent.
2- Inconvénients de l’hyperséborrhée
Toutes les peaux sécrètent plus ou moins de sébum : certaines beaucoup, d’autres moins. Dans le cas de la peau grasse, il y a hypersécrétion, si bien que le sébum donne à l’ensemble du visage (et, in extenso, aux cheveux) un aspect gras. Problème : cet excès peut engendrer des conséquences bien déplaisantes :
- Il donne à la peau une apparence luisante, brillante, et un teint brouillé.
- L’hypersécrétion engendre un flux continu de sébum, qui, en s’écoulant à la surface de la peau par les pores, tend à les dilater.
- Lorsqu’il s’accumule dans les pores et s’agglutine avec un mélange de kératine et de cellules mortes, il provoque des imperfections, principalement des comédons fermés (boutons blancs) et ouverts (points noirs).
- Il peut également contribuer à l’inflammation des follicules pilo-sébacés et l’obstruction des canaux pilaires, avec boutons à la clef.
- Chez certains individus, l’excès de sébum participe à la prolifération de Cutibacterium acnes, la bactérie responsable de l’acné. Mais attention, une peau grasse n’est pas systématiquement une peau acnéique.
- Il absorbe certains des polluants circulants dans l’air. Une bonne protection pour la peau, certes. Mais si l’épiderme n’est pas régulièrement nettoyé, le film gras à sa surface, chargé de microparticules liposolubles, risque bien de l’asphyxier.
3- Avantages de la peau grasse
Pourtant, la peau grasse présente quelques avantages. Oui, tout à fait !
- La peau est moins sujette à la déshydratation, le sébum formant un film occlusif ralentissant la perte hydrique. Pour autant, l’étape hydratation reste indispensable dans sa routine de soin.
- Elle « vieillit mieux ». Les personnes à la peau grasse développent plus tardivement rides et ridules.
- Plus épaisse, elle est sensiblement mieux protégée face aux agressions extérieures : vent, froid, mais aussi oxydation due aux UV solaires.
4- Peau grasse, peau mixte, quelle différence ?
De nombreux individus, pourvus d’une peau mixte, sont convaincus qu’ils ont une peau grasse. La différence entre les deux est subtile, mais différence il y a ! La peau mixte se caractérise par une hyperséborrhée au niveau de la partie médiane du visage (front, nez, menton). À cet endroit, les glandes sébacées sont plus nombreuses. Cependant le reste de la peau du visage est normale, voire sèche. À l’inverse, la peau grasse se caractérise par une séborrhée généralisée : l’ensemble du visage est touchée par un excès de sébum, qu’il s’agisse de la zone T ou des joues, tempes et mâchoires. D’ailleurs la peau mixte est bien plus difficile à traiter que la peau grasse, sauf si cette dernière est acnéique.
Quels sont les facteurs responsables de l’hyperséborrhée ?
Mais comment peut-on expliquer le fait que certaines personnes ont la peau grasse, tandis que d’autres ont un épiderme parfaitement équilibré, sans imperfections ni brillances ? Comme précédemment expliqué, il s’agit avant tout d’une caractéristique physiologique : on naît avec. Pour autant, certains facteurs participent activement à l’hypersécrétion de sébum.
1- L’influence des hormones
Les hormones sexuelles ont une influence sur la qualité de la peau. C’est la raison pour laquelle les problèmes de peau surviennent à la puberté.
- Le taux sanguin d’hormones androgènes, à l’instar de la testostérone, augmente lors de l’adolescence. Chez les garçons, la testostérone contribue au développement des organes sexuels. Chez les filles, elle participe à la construction musculaire et osseuse. Mais cette hormone dope également la production de sébum. La peau devient particulièrement grasse et les imperfections surviennent.
- Chez les filles, deux hormones féminines interviennent également : les œstrogènes et la progestérone. Les œstrogènes ont tendance à inhiber la sécrétion sébacée et à favoriser la rétention d’eau. A contrario, la progestérone stimule la production de sébum. C’est la raison pour laquelle la qualité de la peau des filles et femmes varie énormément tout au long du cycle menstruel. En première partie de cycle, la peau est moins grasse, le teint plus homogène (œstrogènes prédominants). En seconde partie (semaine prémenstruelle et semaine des règles), la sécrétion de sébum est stimulée et la peau est plus grasse (progestérone prédominante).
À préciser également que les femmes dotées de niveaux d’androgènes élevés (cause endogène), touchées par certains syndromes hormonaux (comme le syndrome des ovaires polykystiques), ou enceintes (imprégnation hormonale à son comble) sont plus enclines à avoir la peau grasse. Enfin, les femmes observent souvent, à la ménopause, une modification de leur type de peau : les fluctuations hormonales s’arrêtent, la peau produit moins de sébum et retient moins bien l’eau, l’épiderme est donc plus sec et sensible.
2- Le facteur génétique
Comme on hérite d’une carnation, d’une couleur d’yeux ou d’une morphologie, on hérite également d’un type de peau. Ainsi, il est directement déterminé par notre patrimoine génétique. S’agissant de la peau grasse, si vous observez une prédominance de ce type de peau dans votre famille (parents, éventuellement grands-parents), il y a de fortes chances pour que vous en soyez aussi doté. À préciser que chez les femmes, le type de peau est évolutif :
- 70% d’entre elles auront, à un moment donné de leur vie, la peau grasse.
- Chez 25% d’entre elles, l’hyperséborrhée subsistera après 40 ans.
3- Le stress
On est parfaitement en droit de se demander comment un état émotionnel peut affecter la qualité de la peau. C’est très simple : le stress provoque une cascade de phénomènes physiologiques. Tout d’abord, en période de stress, la température corporelle augmente et avec, la sécrétion de sébum. En outre, le stress conduit à une augmentation du taux de cortisol sanguin. Le cortisol, hormone produite par les glandes surrénales, est naturellement sécrété le matin, pour provoquer le réveil, mais également en cours de journée, ponctuellement, lorsqu’on est confronté à des événements stressants. A faible dose, le cortisol n’a pas de répercussions sur l’état cutané. Mais s’il est secrété de manière importante et/ou chronique, c’est tout autre chose. En effet il est pro-inflammatoire, et tend à altérer la qualité de la peau : elle perd de son élasticité, mais change également de nature et peut devenir plus grasse ou a contrario, plus sèche. Ainsi, si vous êtes naturellement sujet à un déséquilibre cutané, le stress risque de l’aggraver.
2- Facteurs exogènes
1- Le climat
Les personnes dotées d’une peau grasse vous le diront volontiers : l’état de leur peau empire à la belle saison, ou lorsqu’elles voyagent dans une région chaude et humide. En cause : l’effet de la chaleur sur la peau. En effet, en cas de chaleur, le corps modifie son fonctionnement :
- La thermorégulation entraîne une sudation.
- La hausse de la température corporelle entraîne une dilatation et une porosité des vaisseaux.
- Les cellules cutanées et les tissus se chargent d’eau et gonflent, comprimant les follicules pilo-sébacés et empêchant l’écoulement du sébum.
Ainsi, la sécrétion de sébum augmente. Ajoutez à cela :
- Un épaississement ponctuel de la couche cornée (la couche la plus superficielle de l’épiderme), la peau se protégeant contre le rayonnement solaire.
- Une fluidification du sébum.
- L’application répétée (et justifiée) de produits solaires, aux formulations souvent épaisses.
Il n’en faut pas plus pour observer, en été, une amplification du caractère gras de sa peau. Une augmentation de 1ode la température cutanée accroîtrait de 10% la sécrétion sébacée.
Enfin, petit rappel : le soleil est un faux-ami des boutons. Dans un premier temps, l’exposition solaire amoindrit la survenue des imperfections (les rayons UV affaiblissant la bactérie responsable de l’acné). Mais dans un second temps, à la fin de l’exposition solaire – typiquement à l’automne, les boutons reviennent de plus belle.
2- L’alimentation
On le sait à présent clairement : l’alimentation joue un rôle sur tous les aspects de la santé, à commencer par celle de la peau. Par exemple, les études scientifiques s’accordent à dire qu’une alimentation pro-inflammatoire risque d’impacter l’état de la peau, par phénomène de congestion des tissus. Par ailleurs, les glandes sébacées, pour fonctionner, utilisent certains nutriments, à l’instar du glucose, de l’acétate ou des acides gras. Ainsi, une diète alimentaire riche en glucides simples à IG élevé, en produits laitiers non-fermentés (typiquement, le lait), en sel ou en acides gras saturés risque d’amplifier le phénomène de peau grasse, voire l’acné. Ainsi, pour limiter l’hyperséborrhée, il est important de :
- Privilégier les fruits et légumes frais, viandes maigres, poisson et fruits de mer, glucides complexes à IG bas.
- Veiller à employer des modes de cuisson sains (étuvée, vapeur, papillote), plutôt que des cuissons longues et/ou « agressives » (barbecue, friture), qui favorisent la perte en bons nutriments et le développement de substances nocives.
- Limiter sa consommation de produits laitiers et préférer des produits fermentés, comme le yaourt, certains fromages, le kéfir…
- Éviter de consommer des produits sucrés (sodas, sucreries), les aliments à base de farine raffinée (pain blanc, pâtes blanches très cuites), les aliments frits (chips, panure), le fast-food.
- Préférer les sources d’oméga-3 (poissons gras, lin, chia, huile de colza, noix) et maîtriser sa consommation d’oméga-6 (huiles végétales).
3- Des cosmétiques inadaptés
Lorsqu’on a la peau grasse, on a tendance à vouloir l’assécher à tout prix : nettoyants ultra agressifs, lotions à l’alcool, hydratation inexistante… Mais il s’agit d’une grave erreur, qui risque au contraire d’aggraver l’hyperséborrhée. La peau, malmenée, cherchera à tout prix à se protéger, en produisant davantage de sébum. Et on ne lui en tiendra pas rigueur : c’est un réflexe de survie ! Il faut comprendre une chose : le sébum n’est pas l’ennemi no1 à éradiquer à tout prix. Comme précédemment dit, il contribue à la santé de la peau.
Autre erreur commune : camoufler les brillances typiques de la peau grasse par l’application quotidienne de nombreux cosmétiques. Mais les bases unifiantes (chargées de silicones) et les poudres en tout genre contribuent à l’obstruction des pores, donc à l’écoulement naturel du sébum. Résultat : la peau est non seulement toujours grasse, mais elle est également parsemée d’imperfections.
Il est donc primordial de choisir une routine parfaitement adaptée à sa peau grasse, qui :
- Régule la séborrhée
- Matifie sans obstruer les pores
- Nettoie sans agresser
- Maintien une hydratation convenable
3- L’hygiène de vie
Enfin, d’autres facteurs contribuent à accentuer le phénomène de peau grasse. On pense bien entendu à l’ensemble des constituantes de l’hygiène de vie :
- Le manque de sommeil, qui affecte directement la qualité de la peau.
- La consommation de toxiques, à l’instar de l’alcool (du sucre pur !) et du tabac.
- L’exposition solaire à outrance et sans protection.
- Un environnement très pollué.
Quelle routine adopter lorsqu’on a la peau grasse ?
Une bonne routine peau grasse doit être avant tout respectueuse de l’épiderme. On ne le répètera jamais assez : rien ne sert de vouloir assécher à tout prix, le sébum reviendra de plus belle et avec lui, son lot d’imperfections et de brillances.
1- Le nettoyage quotidien
Étape cruciale à la santé de la peau, il doit être biquotidien :
- Le matin, pour délester la peau de la sueur, du sébum excédentaire et des résidus de soins appliqués la veille.
- Le soir, pour retirer toutes les impuretés à la surface de l’épiderme. À ce titre, on procèdera à un double-nettoyage : démaquillage et nettoyage.
Quid des produits à utiliser ? Pour le démaquillage, une huile démaquillante ou une eau micellaire conviendront parfaitement. Car non, les huiles démaquillantes ne graissent pas la peau : non seulement elles dissolvent parfaitement le maquillage, mais en plus elles se rincent. Quant au nettoyage, différentes options s’offrent à vous : pain sans savon, mousse ou gel. Par exemple, notre Gel Nettoyant Apaisant déleste la peau de toutes les impuretés, sans l’agresser. Sa formulation naturelle, à base d’Aloe Vera hydratant et reminéralisant et de de Baobab apaisant, laisse la peau impeccable, souple et douce.
2- Le nettoyage profond
Un nettoyage plus profond, une fois par semaine, sera bénéfique à la peau grasse. En effet, la sécrétion importante de sébum risque d’entraîner une obstruction des pores. Et on souhaite absolument l’éviter. Aussi, le duo gommage-masque est à privilégier. Comment procéder ?
- On peut commencer avec un bain de vapeur, pour bien ouvrir les pores. D’ailleurs on peut ajouter quelques gouttes d’huile essentielle de cajeput, citron ou tea tree dans l’eau chaude.
- On procède ensuite au gommage. S’agissant de la peau grasse, on peut choisir un gommage à grains, à condition qu’ils soient très fins. Pensez à notre Gommage Purifiant. Il est enrichi au charbon, particulièrement prisé pour ses capacités d’absorption des impuretés.
- On peut terminer par un masque purifiant et/ou régulateur. Par exemple, vous pouvez utiliser de l’argile verte ou du rhassoul : ces ingrédients naturels sont réputés pour leurs vertus absorbantes, assainissantes et apaisantes.
3- L’hydratation
Croire qu’une peau grasse ne nécessite aucune hydratation est une idée totalement fausse qui, malheureusement, à la peau dure ! L’hyperséborrhée permet certes une meilleure rétention d’eau. Pour autant, une peau grasse peut tout à fait être sujette à déshydratation. D’ailleurs le manque d’hydratation aura tendance à booster la sécrétion de sébum.
Par contre, il est primordial de bien choisir sa solution hydratante, lorsqu’on a la peau grasse. Un soin trop riche pourra aggraver la séborrhée. Une crème comédogène (on pense à celles contenant des huiles minérales) entraînera une occlusion cutanée et ainsi, la survenue d’imperfections. Un soin non-hypoallergénique aggravera l’acné. Aussi, on conseille aux peaux grasses une hydratation avec un soin hydratant, régulateur, non-comédogène et hypoallergénique. Côté texture, on préférera les consistances légères : crème, fluide, voire gel. Enfin, côté actifs, on privilégiera les substances séborégulatrices, à l’instar de l’arbre à thé, le zinc, l’huile de jojoba ou de noisette, l’hamamélis, la sauge, la lavande…